INTERVIEW DE DOMINIQUE, ÉDUCATRICE DU GROUPE BIEN-ÊTRE
Qu’est-ce que l’activité cuisine sensorielle ?
C’est une activité qui existe depuis fort longtemps, qu’on a toujours faite ici en activités de jour. On a toujours voulu que des personnes qui ont des difficultés ou des capacités différentes puissent réaliser aussi une activité cuisine. C’est souvent un petit groupe de 4 à 5 personnes. On partage au repas de midi ou juste avant celui-ci. En premier lieu, on accorde de l’importance à l’hygiène, le lavage des mains qui constitue un rituel bien précis, la mise du tablier et on s’installe à table. On appelle ça la cuisine sensorielle puisque les aliments qu’on travaille sont de couleurs différentes, ont une odeur différente lorsqu’on les cuit. Après avoir lavé, découpé, on cuit et après la cuisson, on range. On goute ensuite le résultat de notre travail avant la fin de l’activité. On travaille toujours avec un fond musical. Ça a beaucoup d’importance. Souvent, on en fait profiter des personnes qui passent. On fait des potées de légumes qui remportent un certain succès.
Quels sont les objectifs de l’activité ?
L’objectif c’est que, malgré les difficultés, on puisse réaliser quelque chose ensemble. Il y a vraiment une finalité puisqu’on mange ce qu’on a fait à l’activité. L’objectif, c’est donc de montrer que nous aussi on sait réaliser quelque chose tous ensemble.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Parfois les difficultés sont liées simplement à des problèmes physiques, des problèmes de vue, parfois, qui sont quand même relativement importants. Je suis souvent étonnée de la façon dont ils arrivent à un bon résultat alors que ça peut être très compliqué. Parfois c’est l’utilisation d’une seule main. Alors on essaie de favoriser l’utilisation des deux mains pour travailler. C’est une activité qui nécessite de l’attention constante.
INTERVIEW DE DÉSIRÉE, ÉDUCATRICE DU GROUPE ENTREBLOCS
Qu’est-ce que l’activité cuisine sensorielle ?
L’atelier a lieu le mercredi matin. En général on fait une recette sucrée, des biscuits, des gaufres… Lorsque l’on débute l’activité, on commence par se laver les mains, mettre son tablier et s’asseoir. On prend ensuite la recette qui est à chaque fois lue par Marie-France qui nous indique les proportions. Après, on prend les ingrédients et on pèse puis on réalise la recette. Aujourd’hui, ce sont des donuts. Ensuite on en porte chez Benoit et chez Geneviève. On fait alors une tasse de café et ils ont le droit d’en goutter. On ne les vend pas et on n’attend pas le lendemain pour les manger.
Quels sont les objectifs de l’activité ?
C’est de cuisiner des pâtisseries eux-mêmes. Participer à des recettes de cuisine. Parfois c’est Marie-France qui sort des recettes de son ordinateur et qui dit : “Tiens, on ferait bien ça mercredi prochain”. On travaille aussi sur l’autonomie de base, les calculs, apprendre à peser les grammages… C’est convivial. On fait quelque chose à manger qu’on goûte de suite. Et voir que la direction en mange chaque fois et dit que c’est bon aussi c’est gratifiant. Gilles est fier d’aller porter ce qu’il a fait.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Je n’ai pas du tout de difficultés. On a une petite phrase qu’on dit entre nous quand on mange. On dit que “c’est dégueulasse”.
Benoit Gérardy :
« Les ateliers de cuisine sensorielle trouvent tout leur intérêt avec des personnes plus dépendantes. Ils sollicitent 4 sens : le toucher, la vue, l’odorat et …le goût. En effet, les réalisations sont consommées à la fin, ce qui, outre le fait d’être un renforçateur systématique, permet aussi à ces ateliers de se réaliser complètement en une seule séance. Cela rend la démarche plus compréhensible pour ce public.
Les apprentissages sont nombreux. Les personnes travaillent les ingrédients (découper, mélanger, …), mais posent d’autres gestes également très utiles : ceux liés à l’hygiène (se laver les mains avant de commencer), à la préparation du matériel, au lavage de la vaisselle, au dressage de la table…
Cette activité proposée par Dominique, Gaëtane, Désirée (et les autres animateurs des groupes Confort, Arc en Ciel, Aînés, …) travaille la socialisation, l’autonomie domestique et résidentielle, la dextérité fine… Cela ne se résume donc pas uniquement à faire des potages et des biscuits ! »